Un pas en avant
Genre : Romance, amitié
Époque : 3002
Protagonistes : Hyeronimos, Athanase
Note : La mission que leur avait réservée le directeur comme ultimatum pour décider de l'avenir de Hyeronimos et Athanase au sein des Combattant s'est déroulée... avec succès !
Pour « rappel », au contact d'une personne et en particulier d'un En-Pathi, lorsqu'ils utilisent leurs pouvoirs, certaines parties du corps des Color-Pathi peuvent changer de couleur... et chaque couleur représente une émotion bien particulière ;)
Ils avaient réussis ! C'était ce qu'on pouvait appeler un travail d'équipe rondement mené ! Hyeronimos rangea son sabre dans son fourreau et leva les yeux vers son partenaire.
Athanase souriait, satisfait et fier de lui. Des mèches de cheveux se dressaient en totale anarchie autour de son visage et ses joues rougies par l'effort mettait ses traits en valeurs.
Le cœur de Hyeronimos manqua un battement. À quoi était-il en train de penser, au juste ? Pourquoi le sourire de son partenaire lui semblait si différent tout d'un coup ?
— On a réussi ! On est de nouveau des Combattants à part entière ! se réjouit Athanase.
Trop heureux et soulagé, il ne remarqua pas la soudaine raideur dans la posture de Hyeronimos.
Alors qu'ils relâchaient enfin la pression, s'apprêtant à remonter dans la navette qui devait les ramener à la GEMAS, Hyeronimos poussa un cri et s'effondra contre un mur, la tête entre les mains.
Athanase réagit au quart de tour. Il se précipita vers lui, dans un réflexe assuré, il passa un bras autour des ses hanches pour le relever et dégagea sa nuque de sa main libre. Le simple contact de ses doigts sur sa peau sembla apaiser Hyeronimos. Il avait vu juste. Son regard balaya les environs, à l'affût.
Il le repéra rapidement. Un garçon, il devait avoir à peu près leur âge. Athanase extirpa un poignard de la tenue de son partenaire et la lança d'une main experte en plein dans le bras de leur ennemi. Ce dernier hurla avant de s'enfuir à toute jambe.
Le Combattant redirigea son attention vers Suympa. La source de haine disparue et la rapidité de son intervention devrait lui permettre de s'en remettre plutôt rapidement, cette fois.
En effet, bien qu'à bout de souffle, le jeune homme paraissait tenir à peu près debout. Il restait appuyé contre son torse, mais sa posture se faisait déjà moins tremblante.
Hyeronimos releva la tête. Le visage d'Athanase était si proche du sien qu'il pouvait sentir son souffle sur sa joue. Son regard était dardé sur lui, inquiet. Entre deux râles, le jeune homme souffla un remerciement.
— Ça va, ajoute-t-il au bout de quelques instants, tu peux arrêter.
Le contact le troublait. Athanase le lâcha enfin, ses grands yeux roses toujours posés sur lui avec inquiétude... roses ?
Hyeronimos leva les yeux et vit avec horreur que les mèches de son partenaire s'étaient teintées de mauve. Son visage devait refléter son effroi, parce qu'Athanase fronça les sourcils, interrogateur. Hyeronimos sentit son cœur cesser de battre lorsqu'il vit qu'une touffe de cheveux commençait à lui retomber devant les yeux.
Sans réfléchir, il se jeta sur lui et avant qu'Athanase ne puisse voir leur couleur, plaqua ses mains de chaque côté de sa tête en maintenant les cheveux du jeune homme en arrière, de sorte à ce qu'il ne puisse pas les voir.
— Ah, mais qu'est-ce qui te prends ? protesta-t-il.
Mort de honte, Hyeronimos ne parvint pas à le regarder dans les yeux.
— R... rien, t'occupe.
— Tu m'écrases la tête comme une vulgaire pastèque, un peu que je m'en occupes !
— Pardon !
Il desserra un peu son emprise, mais laissa ses mains bien en place.
— Je serrai pas si fort, tu exagères...
— À peine ! Tu m'expliques ce qui te prends ?
Hyeronimos garda le silence. Qu'aurait-il pu répondre ? « Désolée, je ne veux pas que tu vois que je commence à avoir visiblement des sentiments pour toi » ? Hors de question !
— Tu veux bien me lâcher ?
Pas de réponse.
— ...
Hyeronimos se sentait de plus en plus mal. Il n'avait qu'une envie, celle de disparaître sous terre. Athanase venait de l'aider, il avait réagit avec des réflexes impressionnants et l'avait débarrassé de son assaillant avec brio... il y avait de bien meilleures façons de le remercier.
— De quelle couleur sont mes cheveux ? demanda-t-il, inquisiteur.
— B... bleus, menti Hyeronimos.
Athanase leva un sourcil circonspect.
— Bleus ?
Il semblait peu convaincu. Et pour cause, Hyeronimos n'avait certainement jamais menti aussi mal de toute sa vie. Il n'arrivait même pas à croiser son regard, les yeux obstinément rivés au sol. Il avait chaud.
— Tu es en train de te transformer en Cocotte-Minute. Juste pour information, le tança Athanase.
Hyeronimos releva enfin les yeux vers lui, une expression indéchiffrable sur le visage. Athanase dégluti, subitement déstabilisé. Ils restèrent ainsi un long moment, à s'observer en chien de faïence, sans qu'aucun d'eux ne fasse mine d'esquisser le moindre geste.
Enfin, Hyeronimos soupira et retira ses mains. Athanase avait chaud, là où les mains de son partenaire s'étaient posées si longtemps. Il gardait la nette sensation de sa paume contre ses joues.
Une mèche retomba sur son visage. Il souffla dessus pour en observer la couleur, mais il savait déjà qu'elle était redevenue blanche.
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